samedi 25 juillet 2009

Désagrément n°2: la perte temporaire d'un sens...

Je n'avais pas anticipé ce petit désagrément-là, bien qu'il paraisse logique: nez bouché = plus d'odorat.
Enfin quand je dis plus d'odorat, ça ne veut pas dire "vague odorat" comme quand on est enrhumé, mais vraiment plus rien, nothing left, nichts, le néant...

Ca dure une bonne huitaine de jours et c'est là qu'on s'aperçoit que l'odorat nous sert tout le temps...

- les repas deviennent une corvée: seules les papilles gustatives nous indiquent si c'est salé, sucré, acide ou amer, la belle affaire!
On se lèche les babines devant un plat que belle-maman nous a concocté avec amour (parce que la sensation de faim est toujours là, elle) jusqu'au moment où on réalise qu'on ne sent...rien.
Une bouchée: rien. Deux: toujours rien. On poivre, on épice: rien.
Alors en désespoir de cause, on mastique...et on passe un quart d'heure à mastiquer, sans en tirer aucun bénéfice sinon une sensation de satiété...de satiété frustrée, je dirais.

Résultat: - 3 kg en une semaine, ultra-efficace si on a du bourrelet à perdre!



- Mmmmmm, des produits Lush pour la douche! On va sentir bon avec ça! Sauf qu'on n'en profite pas DU TOUT! Alors on se redirige, dépitée, vers la savonnette...

- c'est l'été, les oiseaux chantent et les fleurs dégagent leur doux parfum! Sauf que nous, on ne sent toujours...rien.

- c'est l'été bis et notre corps transpire. Sauf que nous, on n'a aucun moyen de savoir si notre déo est efficace ou pas. On se dit "tiens j'ai chaud et pourtant tout va bien". Et puis quelques secondes plus tard, on réalise que de toute façon on ne sent...rien.
Alors on demande à son cher et tendre de nous prévenir si jamais...enfin bon, vous avez compris l'idée!


Mais il y a quand même un avantage dans l'histoire: dans les transports en commun à l'heure de pointe dans un wagon où la température frôle les 38°C , les parisiens qui rentrent chez eux après une longue journée de labeur et de transpiration ne nous incommodent pas DU TOUT :D

Désagrément n°1: Bouché, coulé!

Quand on entreprend une rhinoplastie, on est prévenu: on aura du mal à respirer pendant les 4 semaines à suivre...oui mais du mal à respirer, c'est vague comme concept...

Alors voilà, on découvre au fur et à mesure ce qui se cache sous ces mots...et on n'est pas déçu du voyage!!!

1ère semaine pour moi: écoulements non-stop...obligée de porter une compresse sous le nez pour ne pas me promener toute la journée avec un mouchoir sous le nez. Plus pratique pour moi, plus agréable pour les autres...
Ce que la compresse ramasse, c'est de la lymphe et les produits utilisés lors de l'anesthésie qui s'évacuent doucement. Autant dire qu'on est loin de l'écoulement clair...

Vient ensuite la phase de tarissement de la source, pour moi au bout de 8 jours...et l'apparition des croûtes! Malgré les huiles prescrites pour éviter à ces croûtes de se figer, ça tiraille dur. Et ces croûtes sont très envahissantes: le lendemain, je me retrouvais avec les narines progressivement obturées au fil de la journée comme si les croûtes avaient défini qu'il fallait fermer l'ouverture...
Ces croûtes se tassent fort heureusement dans les jours qui suivent. Toujours présentes mais plus discrètes.

J + 3 semaines: alors que je pensais être sur la bonne voie, que mes capacités respiratoires étaient revenues à la normale, je me réveille en pleine nuit: ma narine gauche est bouchée, je respire difficilement par la droite.
Rebelote la nuit suivante et la nuit d'après....et ce phénomène persiste encore aujourd'hui, alors que je suis à J + 4 semaines...
E-mail à mon chirurgien: je rentre en phase inflammatoire qui peut durer 2-3 mois...la bonne surprise...
Seule solution: faire des lavages avec mon pschitt d'eau de mer. Mais ça ne change pas grand chose...

Conclusion: il faut s'armer de patience...les 4 semaines de gêne respiratoire post-op se transforment finalement en 12 semaines. Youpi!

mardi 21 juillet 2009

J+22: le temps passe!

Pas de photos depuis celles du chirurgien...les changements sont moins spectaculaires mais je constate que mon nez retrouve quand même une courbe plus naturelle.

Voici un petit aperçu à la façon de mon chirurgien (excusez la tête d'ahurie...) :







J+12: premières photos du chirurgien depuis l'opération

Nouveau rendez-vous chez le chirurgien pour finir d'enlever les points nichés dans une croûte lundi dernier.

On m'informe que la pointe de mon nez est encore gonflée. Tant mieux, mais le résultat me convient déjà très bien! Je n'ai plus la tête étrange d'il y a 8 jours avec cette espèce de bec d'aigle en guise de nez!







J+11: des photos dignes de ce nom!







Petite séance photos pour la famille!

J+10: tout va mieux!

5 jours ont passé depuis le retrait de l'attèle. Mon nez dégonfle doucement, mes hématomes disparaissent peu à peu et je peux enfin me promener sans compresse sous le nez: les écoulements ont tari, mes narines sont de moins en moins obstruées et je commence à pouvoir respirer par le nez de temps à autre. Des croûtes apparaissent depuis 2-3 jours. Ca tiraille...

Avec une bonne couche de maquillage, je suis à peu près présentable pour aller voir mes copines. En tout cas les gens ne me dévisagent plus...je ne ressemble donc plus tout à fait à une femme battue ou à une personne accidentée...

J+6

Petites photos au soleil...hum hum, quelle allure!!!



J+5: retrait de l'attèle, attention les yeux!

J+5: grand jour pour mon nouvoné!

Aujourd'hui, premier retour à la "vraie vie": je prends les transports en commun, mon attèle sur le nez et ma compresse ramasse-lymphe sous les narines...
Je fais sensation...les gens détournent les yeux ou me regardent ébahis...


10h: retrait des points et de l'attèle...AAAAAAAAARGH! La vision furtive dans le miroir n'est pas des plus réconfortantes. Mais mon chirurgien a l'air content de lui: "Ca va être parfait tout ça, bien droit". A ce stade-là, il vaut mieux lui faire une confiance aveugle et croire très fort en l'avenir...le temps fera son oeuvre...hum...

"Ne vous inquiétez pas, avec le retrait de l'attèle, le nez va gonfler". Et c'est rien de le dire...






J+4: l'espoir d'un nez fonctionnel renaît!

Je jaunis encore et je dégonfle un peu des bajoues mais la plus grande nouveauté ne se voit pas à l'oeil nu: je commence à pouvoir renifler côté droit (eh oui, c'est charmant, mais je vous assure que c'est le Pérou quand on ne peut plus rien faire avec son nez depuis 5 jours et que tout à coup un semblant d'activité se dessine à l'horizon). En contrepartie, je fais des bulles quand je parle...ça va dans les deux sens...

J+3: Hamster 2, la vengeance de la suite qui contre-attaque...

4 jours se sont écoulés depuis l'opération...L'oedème continue de s'installer en bas...et en haut, les hématomes en profitent pour jaunir...Ca ne se voit pas trop sur les photos mais le haut de mon visage était tellement gonflé les premiers jours que ça me faisait de tout petits yeux, très lointains...je me faisais peur à chaque fois que je croisais un miroir (heureusement pas souvent puisque je passais encore le plus clair de mon temps au lit...)

Je ferme la bouche pour la photo mais je suis toujours aussi incapable de respirer par le nez...

Premier shampooing depuis l'opération...très acrobatique car je ne dois pas mouiller le nez, heureusement mon shampouineur perso me prête main forte. Je revis! Avec la bétadine, mes cheveux étaient comme de la paille et du carton à la fois: secs et rigides...



Ce soir, première soirée avec des amis depuis l'opération. Lessivée!

J+2: mode hamster on...

Rien ne va plus au matin du 3e jour...déjà je suis très fatiguée. Depuis que je suis rentrée, j'alterne les moments où j'ai la pêche et ceux de rechute profonde où je n'ai plus de force et qu'une envie: dormir! Je dors environ 3h dans l'après-midi, à poings fermés (et à bouche ouverte...).

Nouveau phénomène: l'oedème migre vers les joues. J'ai du mal à m'exprimer. Déjà que je parle du nez depuis l'opération, alors là avec les articulateurs en moins, c'est le pompon! Ma lèvre supérieure est figée, je ne peux plus sourire. Panique...j'ai peur de faire une allergie à l'antibiotique. Mon chirurgien me rassure, belle-maman aussi. Je m'apaise. Les choses se stabilisent.

J'ai juste l'impression qu'on vient de m'opérer des dents de sagesse...

Photos dégoulinantes (mon nez élimine de la lymphe et je ne sens rien couler tant que ça n'atteint pas ma lèvre, défaut de sensibilité oblige). Âmes sensibles, s'abstenir!


lundi 20 juillet 2009

J +1

Le lendemain, tout va mieux, malgré une nuit difficile, assise dans mon lit pour respirer à peu près bien par la bouche. J'ai une faim de loup et dévore mon petit-déjeuner (frugal).

Le chirurgien ne tarde pas à passer et me met debout. Waouh, quelle délivrance! Il m'emmène dans la salle de bains pour que je puisse "admirer" le travail.
Ce que je vois c'est une tête hirsute, avec des bandages partout et de jolis cocards qui commencent à rougir sous les yeux.Et puis un nez hyper gonflé, orné de fils bleus...

Mais je vois aussi le dessous de mon nez et Ô miracle, il forme une pointe (gonflée mais une pointe quand même).

Les papiers sont faits. Je peux sortir ce matin. Je suis contente, la clinique ne me manquera pas...



J'ai un regain d'énergie...super heureuse de rentrer!



Le soir, à la maison: les hématomes ont encore pris de la couleur et ma lèvre supérieure commence à se figer...je pouvais sourire toute la journée mais là, ça se gâte!

Le jour J

Arrivée à 7h15 à la clinique. J'ai pu dormir la veille, j'arrive à peu près reposée malgré le réveil très matinal.
Je suis rapidement envoyée à tous les étages pour faire les papiers d'admission.
Puis direction la chambre pour la fameuse douche à la bétadine pré-opératoire...
Un petit Lexomil pour la route et on me fait patienter. Ni une ni deux, je m'endors...et suis réveillée par le brancardier: 10h déjà!

Je suis toujours aussi zen. Un petit cathéter dans le bras et on m'emmène dans la salle d'opération. J'échange quelques phrases avec l'anesthésiste et me voilà déjà partie.

15h30: réveil en fanfare..."Mlle P.? Il faut se réveiller maintenant". Hein? Quoi? Comment?
Je réalise péniblement que l'opération est terminée...et je me rends alors compte que je respire par la bouche et que mon nez est empaqueté dans une montagne de compresses retenue par une attèle.
Ô joie, ce n'est pas douloureux.

Impossible de sortir un son. Et pourtant je meurs de chaud sous ma couverture, j'aimerais bien que quelqu'un s'en aperçoive. Je devrai attendre une bonne demi-heure pour retrouver un brin de voix et un peu d'air frais! "Oulala mais vous êtes en nage, il fallait nous le dire plus tôt!". Hahaha...

Je passe mon après-midi à m'endormir, me réveiller, me rendormir. J'ai soif, pas un verre d'eau à l'horizon depuis hier minuit...mes lèvres sont gercées. Je voudrais boire. "Il va encore falloir attendre deux bonnes heures, Madame". Bon, bon, bon...

Le verre d'eau arrive enfin. "Allez-y doucement". Pas trop le choix avec tout ce que j'ai sur le nez...
C'est le meilleur verre d'eau qu'on m'ait servi depuis longtemps. Le plateau-repas suit puisque le "test eau" a fonctionné (comprendre: je n'ai pas vomi mon verre) mais je ne me sens pas capable d'y toucher. La brandade de morue, ce ne sera pas pour ce soir...
Extinction des feux.

20h. La porte s'ouvre. Ce n'est pas l'infirmière cette fois-ci mais mon chéri. Ca fait un bien fou de le voir. Je le sens un peu perturbé par la vision d'horreur mais il fait bonne figure et m'aide au mieux (aller demander mon numéro de téléphone pour la chambre, remonter mes coussins, me donner un verre d'eau, etc.)
Je pleure un petit coup. Je suis fatiguée et me rends compte à quel point je me sens handicapée et seule dans ce lit dont je ne peux pas bouger. Heureusement que mon homme est venu.

L'attente...

Je suis surprise: les moments de questionnement et de doutes sont moins nombreux que ce que j'aurais pu imaginer. A croire que je suis prête.
Ce n'est qu'à l'envoi des documents permettant de donner mon accord définitif que je panique un peu. L'enveloppe partie, je retrouve mon calme et j'aborde l'opération sereinement.

7 ans plus tard: se lancer!

Le temps passe mais rien ne change fondamentalement. Mon nez, mon tracas...
J'apprends à le camoufler et à le présenter sous son "meilleur" angle. Mais cette cohabitation reste fragile et houleuse...

7 ans plus tard, je me remets à parcourir le web, pour voir comment la chirurgie a évolué...au décours de différents forums, je lis beaucoup de bien de celui qui va devenir mon chirurgien. Je me rends sur son site et parcours ses photos...je trouve les résultats de ses interventions très naturels! Je me mets à songer à nouveau à l'opération...
J'apprends plus tard qu'il est spécialisé en rhinoplastie. Je me décide finalement à le rencontrer. Je ressors de son cabinet heureuse, confiante, pleine d'espoir.

Il sait ce qu'il fait, il est pro et à l'écoute. Il me confirme qu'il ne touchera qu'au cartilage excédentaire de la pointe mais insiste bien sur le fait qu'une intervention sur un nez bulbeux ne peut pas se faire comme celle sur un nez bossu par exemple. Elle nécessite une incision et donc une cicatrice externe sans quoi mon nez pourrait se rétracter après l'opération...

Le rendez-vous est pris. Ce sera le 24 juin 2009.

Voici les photos prises lors de la consultation...










...et la simulation par ordinateur avant/après sur mon 3/4 droit:


Franchir le pas de la consultation...

J'ai attendu mes 18 ans avec impatience (aujourd'hui l'opération peut être envisagée dès 16 ans) pour consulter un chirurgien.
La démarche n'est pas évidente à entreprendre: on se dit qu'on est jeune et qu'on trouvera la force de s'accepter avec le temps; on culpabilise: tout cet argent pour une opération esthétique, c'est complètement futile; et le qu'en dira-t-on?; et si l'opération ne donne pas le résultat escompté?

On laisse donc passer le temps, tout en recherchant des informations de-ci de-là mais sans oser...puis un jour, il y a la fameuse goutte d'eau, une réflexion de trop ou le ras-le-bol de se pourrir la vie avec ça. Et on décroche son téléphone.

J'ai décidé de consulter 2 chirurgiens à l'époque. Il est très important d'avoir plusieurs avis avant de se lancer. Il est également essentiel de se sentir en confiance avec son chirurgien.

Ces messieurs m'ont donné deux avis différents:
-l'un ne voulait toucher qu'au cartilage
-l'autre pensait casser l'os qu'il jugeait trop long tout en réduisant également l'excès de cartilage.

Je suis ressortie sceptique de ces consultations. La simulation faite par le second chirurgien ne m'enchantait pas forcément.



J'ai beaucoup réfléchi. Et j'ai décidé de ne pas me lancer. Pas d'opération si je ne le sentais pas. Et je ne le sentais pas. Tant pis...le temps ferait son oeuvre et cette histoire de nez se dissiperait peut-être...

Comme le nez au milieu de la figure...

A l'adolescence, le corps se modifie...et le visage avec. Et c'est souvent là que les choses se compliquent...
Mon nez s'était fait plutôt discret jusque là. Vers 12-13 ans il est devenu très cartilagineux, formant une boule au niveau de la pointe et prenant ainsi un aspect grossier.
Il m'a valu beaucoup de moqueries et de remarques blessantes qui ont eu un impact psychologique considérable et m'ont amenée à considérer sérieusement la chirurgie esthétique.